Personnellement, voici le rendement de mes différents comptes selon Questrade:
CÉLI: +96.8%
REER: +38.1%
Marge: +39.5%
Je ne crois pas que ces chiffres sont exacts car j’avais des actions de PKT hors de mes comptes suite à ma participation dans leur dernier placement privé à 0.45$.
Leçons 2014
1) Éviter les transactions avec un horizon court ou moyen terme
Souvent en 2014, j’ai senti le besoin d’être actif, c’est-à-dire d’initier de nouvelles positions et de transiger sur des positions existantes. Dès que j’avais un peu d’argent disponible, je cherchais une opportunité. Il fallait absolument que mon capital financier soit au travail. Or, cela m’a amené à effectuer plusieurs transactions avec un horizon court ou moyen terme et dont le potentiel de rendement laissait à désirer. Qui plus est, être actif implique des frais de transaction coûteux et des coûts d’opportunité.
La leçon : s’en tenir à ses meilleures idées à long terme et garder une bonne position d’encaisse afin d’avoir la flexibilité d’agir sur une opportunité exceptionnelle lorsqu’elle se présente.
2) Bien gérer ses émotions
Les opportunités exceptionnelles se veulent rares et il faut avoir la discipline de les attendre. En période d’euphorie boursière, cela implique parfois de voir plusieurs sociétés sur sa liste d’actions à surveiller prendre de la valeur sans y détenir une participation. Personnellement, cela m’est arrivé à plusieurs reprises en 2014. Dans certains cas, je n’ai pas été assez rapide pour agir sur une opportunité et/ou j’ai sous-estimé le potentiel de l’entreprise dans mon analyse. Mentalement, il faut avoir la discipline de ne pas courir après l’action par la suite. Une bonne transaction non exécutée est bien moins pire qu’une mauvaise transaction exécutée sur le coup de l’émotion.
3) S’en tenir à ses critères d’investissement
Pour cette leçon, quoi de mieux qu’un exemple pour illustrer l’importance de s’en tenir à sa philosophie d’investissement. En 2014, j’ai pris une position dans Digital Turbine Inc. (APPS -anciennement Mandalay Digital Group), entre autres, en utilisant une stratégie d’options. Ce n’est que la première de plusieurs erreurs : ne jamais transiger des actifs financiers dont vous ne comprenez pas à 100% la dynamique du marché dans lequel ils sont transigés. Dans mon cas, j’ai acheté des options d’achat pendant un sommet de volatilité, ce qui en a augmenté considérablement le coût. Aujourd’hui, j’affiche une perte de près de 100% suite à la débandade du prix de l’action.
Et ce n’est pas tout. Je n’aurais jamais dû prendre position dans APPS pour commencer. Je peux facilement identifier trois de mes critères d’investissement qui n’étaient pas respectés.
- Une technologie éprouvée par le marché : se traduit habituellement par une base de clients et des ventes. Dans le cas de APPS, Digital Ignite, leur produit phare, n’avait pas encore généré de ventes significatives lors de ma prise de position.
- Profitable ou sur le point de l’être : Digital Turbine a perdu 5.2M$ au dernier trimestre se terminant le 30 septembre 2014. Est-ce que l’entreprise pourrait atteindre la rentabilité prochainement ? Oui, si Digital Ignite est adopté par le marché. C’est un gros « si »!
- Équipe de management solide : par le passé, le management n’a pas toujours livré sur ses promesses. Le management de APPS souffre d’un déficit de crédibilité et je ne voudrais pas miser contre le marché à ce sujet.
Leçon : attendre qu’une société sur sa liste d’actions à surveiller améliore ses fondamentaux jusqu’à ce que ses critères d’investissement soient remplis est une décision bien plus sage que de se détourner d’une formule d’investissement qui a fait ses preuves.
Leçon bonie : si les fondamentaux d’une firme changent négativement, il faut aussi avoir la discipline de vendre et prendre sa perte afin de réinvestir dans de meilleures opportunités. Orgueil et rendement font rarement bon ménage.
4) L’importance de parler au management et de conduire une diligence raisonnable approfondie
Je dois l’admettre : à mes débuts, j’ai souvent été dépendant de mon collègue Aaron au niveau de la diligence raisonnable. Parler, en anglais, à une équipe de management m’intimidait au plus haut point. Je me contentais de colliger l’information disponible sur SEDAR, les différents forums d’investissement que je fréquente et en discutant avec les investisseurs de mon réseau. C’est loin d’être suffisant.
En 2014, j’ai réalisé que les meilleures opportunités d’investissement dans les microcaps se voulaient des entreprises en redressement (ou en « turnaround » pour emprunter l’anglicisme). Des entreprises abandonnées par leurs actionnaires après l’euphorie initiale de leur cotation en bourse et/ou entourant leur technologie. Cela dit, pour dénicher ces opportunités, il faut creuser au-delà de l’information financière et corporative disponible publiquement : il est primordial de prendre le téléphone et parler au management afin d’en apprendre le plus possible sur l’entreprise étudiée. Il n’y a pas de limites dans la diligence raisonnable que vous pouvez conduire : clients, fournisseurs, analystes de l’industrie, tests de produits et services, etc. Plus vous en faites, plus vous augmentez vos chances de succès.
C’est ma plus belle leçon de 2014, car cela m’a permis de découvrir AKR en temps opportun. Sans mes recherches approfondies, couplées à celles d’Aaron et d’autres collaborateurs, je n’aurais pu développer la conviction d’en faire une de mes positions importantes pour 2015.
Et vous, quelles sont vos leçons 2014 sur le marché boursier ?