Les résultats du T3 ont été publiés hier soir sur Sedar. Disons qu’il faut creuser un peu dans les états financiers pour bien comprendre Namesilo, parce que l’état des résultats contient certains éléments non-récurrents ainsi que le mouvement (négatif) dans la valeur du portefeuille d’investissement.
Ce qui a attiré mon attention dès le départ c’est la marge brute presque inexistante sur les ventes de Namesilo. J’ai trouvé ce passage dans le rapport de gestion qui donne plus de détails sur la situation:
The lower gross margin was primarily attributable to the increased number of sales discounts provided to customers for new domain registrations, increased domain costs driven by the increase in domains under management and higher registration costs associated with many new gTLDs, and the timing of the rebates received from registries. Some of the rebates from registries, which would offset the lower rates offered to customers and decrease the cost of sales, were not received until after September 30, 2018.
Paul Andreola m’avait déjà expliqué le fonctionnement. Grosso modo, quand un bureau d’enregistrement comme Namesilo vend un nom de domaine, l’entreprise doit payer un frais d’enregistrement au registre officiel (le plus gros étant Verisign) en contrepartie. Cependant, les bureaux d’enregistrement obtiennent des rabais de la part des registres officiels selon le volume généré. Namesilo, avec sa stratégie d’être le fournisseur au plus bas prix dans l’industrie, donne des rabais à ses clients afin de générer un plus grand volume et ainsi obtenir de meilleurs rabais auprès des registres officiels. Les rabais volume permettent ainsi de maintenir des prix plus bas et de demeurer le vendeur à bas prix, ce qui génère plus de volume, plus de rabais et ainsi de suite.
Il faudra peut-être quelques trimestres afin de bien comprendre la manière dont ces rabais sont reconnus et comment ça influence les résultats financiers.
Autrement, juste en regardant le bilan on peut avoir un aperçu des résultats à venir. Les normes comptables obligent Namesilo à reconnaître ses revenus sur la durée totale du contrat. Cela veut donc dire que Namesilo reçoit l’argent du client au départ pour le paiement d’une année pour un nom de domaine, et de l’autre côté paye Verisign pour le frais d’enregistrement, mais les revenus et dépenses sont reconnues au pro-rata sur 12 mois dans les états financiers.
Les revenus différés (’‘deferred revenues’’) et dépôts des clients (’‘Customer deposits’’) sont donc des revenus à venir au cours des 12 prochains mois, et les frais d’enregistrement prépayés (’‘Prepaid domain name registry fees’’) et les dépôts d’enregistrement (’‘Registry deposits’’) sont des dépenses à venir au cours des 12 prochains mois.
En mettant tout ça ensemble, il semble y avoir près de 1 million $ en profits bruts qui seront reconnus pour l’année à venir. Essentiellement, ce sont des profits qui ont déjà été générés mais qui n’ont pas encore été reconnus dans l’état des résultats.